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Zone de Libre-Échange en Afrique Centrale : Progrès, Défis et Perspectives

La Zone de Libre-Échange (ZLE) de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) représente une initiative ambitieuse visant à promouvoir l’intégration économique régionale en Afrique centrale. Elle cherche à harmoniser les régulations douanières et fiscales entre ses États membres, à favoriser la croissance économique et à renforcer la compétitivité régionale. Cette initiative, soutenue par des acteurs internationaux comme l’Union Européenne, constitue une étape clé pour améliorer le commerce intra-régional et atteindre un marché commun dans la région. Cet article explore les différentes étapes du processus d’opérationnalisation de la ZLE.

La Zone de Libre-Échange (ZLE) de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) représente une initiative ambitieuse visant à promouvoir l’intégration économique régionale en Afrique centrale. Elle cherche à harmoniser les régulations douanières et fiscales entre ses États membres, à favoriser la croissance économique et à renforcer la compétitivité régionale. Cette initiative, soutenue par des acteurs internationaux comme l’Union Européenne, constitue une étape clé pour améliorer le commerce intra-régional et atteindre un marché commun dans la région. Cet article explore les différentes étapes du processus d’opérationnalisation de la ZLE.

Cadre juridique de la Zone de Libre-Échange

Protocole et décisions fondatrices

Le cadre juridique de la ZLE de la CEEAC repose sur plusieurs protocoles et décisions clés, qui structurent la mise en œuvre des règles d’origine, des tarifs préférentiels, et des régulations douanières communes. Parmi ces documents fondateurs, le Traité de la CEEAC, signé en 1983, constitue la base de cette initiative. Les protocoles annexes clarifient les règles d’origine des produits échangés et les procédures pour l’administration de la ZLE.

Harmonisation des législations douanières

L’une des principales missions de la ZLE est d’assurer une harmonisation entre les législations douanières nationales des États membres de la CEEAC. Le Tarif Préférentiel de la CEEAC (TP/CEEAC), introduit en 2004, vise à éliminer progressivement les droits de douane pour les produits industriels et agricoles échangés au sein de la région. Pour ce faire, chaque État membre doit intégrer les dispositions du TP/CEEAC dans ses lois financières nationales. Le Cameroun, le Gabon, et le Congo figurent parmi les pays qui ont déjà accompli cette étape cruciale.

Progrès réalisés dans l’opérationnalisation de la ZLE

Mise en place des Comités Nationaux d’Agrément

L’opérationnalisation de la ZLE repose sur la création de Comités Nationaux d’Agrément (CNA), chargés de certifier l’origine des produits industriels éligibles aux avantages tarifaires. Ces comités jouent un rôle central dans la vérification que les produits échangés respectent les critères d’origine fixés par le TP/CEEAC, garantissant ainsi l’intégrité du marché régional.

Au Cameroun, le CNA est déjà opérationnel et traite les demandes d’agrément soumises par les entreprises locales. De même, au Gabon, le CNA a permis une augmentation des échanges commerciaux dans des secteurs comme le bois et les produits forestiers, grâce à la réduction des taxes douanières.

Progrès législatifs

Plusieurs pays ont intégré les directives communautaires dans leurs lois des finances, facilitant ainsi l’application des tarifs préférentiels. Par exemple, le Cameroun et le Gabon ont déjà légiféré pour inclure le TP/CEEAC, tandis que le Tchad applique ces mesures de manière informelle, sans modification législative.

Obstacles rencontrés dans l’opérationnalisation de la ZLE

Vulgarisation insuffisante des instruments juridiques

L’un des principaux obstacles à l’opérationnalisation complète de la ZLE est la vulgarisation limitée des instruments juridiques auprès des acteurs économiques locaux. De nombreuses entreprises et administrations douanières ne maîtrisent pas encore pleinement les règlements communautaires, ce qui ralentit l’application effective des avantages de la ZLE.

Manque de coordination interministérielle

La mise en œuvre efficace de la ZLE nécessite une synergie entre différents ministères (commerce, finances, douanes, etc.). Cependant, dans plusieurs pays, un manque de coordination entre ces institutions ralentit la mise en œuvre des réformes nécessaires. En Guinée Équatoriale, par exemple, des difficultés de coopération interinstitutionnelle retardent l’adoption des mécanismes de la ZLE.

Barrières non tarifaires

Malgré les progrès réalisés dans la réduction des droits de douane, des barrières non tarifaires (BNT) telles que des procédures administratives lourdes, des contrôles douaniers excessifs et des retards dans le transport des marchandises restent des obstacles majeurs aux échanges commerciaux fluides dans la région.

Solutions proposées pour accélérer l’opérationnalisation

Révision des règles d’origine

Pour pallier les défis liés à la certification des produits, une révision des règles d’origine a été proposée. L’harmonisation des règles d’origine de la ZLE de la CEEAC avec celles de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) permettra une intégration économique plus large et facilitera l’accès aux marchés extérieurs.

Feuilles de route nationales

Des feuilles de route nationales ont été élaborées pour chaque pays membre, détaillant les étapes nécessaires pour intégrer le TP/CEEAC dans la législation nationale, mettre en place les CNA et sensibiliser les acteurs économiques. Ces feuilles de route sont des outils essentiels pour accélérer l’opérationnalisation de la ZLE.

Renforcement des capacités institutionnelles

Des formations pour les administrations douanières et les opérateurs économiques sont nécessaires pour renforcer les capacités institutionnelles et garantir une mise en œuvre efficace des règles de la ZLE. Des ateliers ont été organisés dans plusieurs pays, notamment au Cameroun, où les agents des douanes ont été formés à l’utilisation des nouveaux systèmes de certification des produits industriels et agricoles.

Impact socio-économique de la ZLE sur les populations

Création d’emplois

La ZLE a le potentiel de créer des emplois en augmentant les flux commerciaux et en stimulant la production industrielle et agricole. L’accès à un marché régional plus vaste permet aux entreprises locales de se développer, ce qui génère des opportunités d’emploi, en particulier pour les jeunes et les travailleurs non qualifiés. Au Gabon, par exemple, l’industrie du bois a connu une croissance significative grâce à l’application des avantages tarifaires de la ZLE, ce qui a conduit à la création de nouveaux emplois dans la transformation des matières premières.

Autonomisation des femmes

La ZLE offre des opportunités spécifiques pour l’autonomisation économique des femmes, notamment dans les secteurs du commerce transfrontalier, de l’agriculture et de l’artisanat. Des programmes de soutien aux femmes entrepreneures sont mis en place pour renforcer leurs compétences en gestion d’entreprise et faciliter leur accès aux marchés régionaux.

Réduction des coûts des produits

L’élimination progressive des droits de douane permet de réduire les coûts des biens importés dans les pays membres, ce qui améliore le pouvoir d’achat des populations locales. En outre, la ZLE stimule la concurrence entre les entreprises locales, ce qui contribue à offrir des biens et services de meilleure qualité à des prix plus bas.

Perspectives

Accélération de la mise en œuvre

Pour que la ZLE devienne pleinement opérationnelle d’ici 2025, il est essentiel que tous les États membres alignent leurs régulations douanières sur les directives de la CEEAC et mettent en place les CNA. Des efforts supplémentaires doivent être déployés pour sensibiliser les administrations et les acteurs économiques.

Renforcement de la coopération douanière

Le renforcement de la coopération douanière est crucial pour surmonter les barrières non tarifaires. La mise en place d’une plateforme numérique pour gérer les certificats d’origine et suivre les flux commerciaux en temps réel pourrait considérablement améliorer la fluidité des échanges.

Développement des infrastructures logistiques

Le développement des infrastructures de transport est un autre facteur clé pour garantir la réussite de la ZLE. Les pays enclavés et insulaires, tels que le Tchad et Sao Tomé-et-Principe, doivent bénéficier d’investissements dans des corridors commerciaux régionaux pour faciliter le transport des marchandises.

Suivi et évaluation des performances

Un système de suivi et d’évaluation doit être mis en place pour mesurer l’impact socio-économique de la ZLE. Des indicateurs clés de performance, tels que la création d’emplois, l’augmentation des échanges commerciaux et la réduction des coûts de production, doivent être suivis régulièrement pour ajuster les politiques en fonction des résultats obtenus.

4L’opérationnalisation de la ZLE de la CEEAC est un projet transformateur pour l’intégration économique en Afrique centrale. En éliminant les barrières tarifaires, en harmonisant les régulations douanières, et en facilitant les échanges commerciaux, la ZLE a le potentiel de stimuler la croissance économique régionale, de créer des emplois et de réduire les inégalités. Cependant, pour garantir son succès, il est essentiel de surmonter

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