L’atelier régional s’achève sur une note d’espoir et de coordination. 

  • juin 23, 2025
  • Sevy Akongo
  • 5 min read

DOUALA, CAPITALE DE LA SÉCURITÉ AGROALIMENTAIRE EN AFRIQUE CENTRALE

L’atelier régional s’achève sur une note d’espoir et de coordination. 

Deux ateliers techniques ont marqué la journée de jeudi 

La veille de la clôture, jeudi, deux ateliers techniques ont été organisés en parallèle, pour permettre aux participants de se concentrer sur les aspects pratiques de la mise en œuvre des normes SPS. Le premier atelier, intitulé “Maîtrise des normes SPS et traçabilité des produits végétaux”, a mis l’accent sur les exigences européennes en matière de certification électronique (ePhyto) et de suivi des flux via la plateforme TRACENT. Des démonstrations concrètes et études de cas ont permis de comprendre comment ces outils numériques pouvaient simplifier les procédures douanières et améliorer la rapidité des contrôles. 

Le second atelier, centré sur la “Sécurité sanitaire des aliments d’origine animale”, a rassemblé des responsables vétérinaires et des gestionnaires de laboratoires nationaux. Cette fois, les discussions portaient sur les normes de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), notamment en ce qui concerne le transport, l’abattage et la transformation des viandes. Plusieurs experts ont insisté sur la nécessité d’investir dans des infrastructures modernes pour garantir la qualité des produits jusqu’à destination finale. 

Ces deux espaces de travail étaient encadrés par des experts internationaux et des praticiens camerounais, dont des membres de l’Agence Gabonaise de Sécurité Sanitaire des Aliments (AGASA), venus partager leur expérience dans la mise en place de systèmes efficaces de contrôle sanitaire. 

Des restitutions riches et prospectives 

Ce vendredi matin, les conclusions des ateliers de la veille ont fait l’objet de présentations structurées devant l’ensemble des participants. Ces restitutions, dynamiques, interactives et enrichies par l’assistance, ont permis d’identifier les axes prioritaires pour renforcer la compétitivité des produits agroalimentaires africains : 

  • Une montée en puissance nécessaire des capacités techniques des agents de contrôle ;
  • L’intégration accrue des technologies numériques dans les processus d’inspection et de certification ;
  • La création urgente d’un réseau régional d’échange d’informations SPS entre les pays de la CEEAC et de la CEMAC ;
  • Une sensibilisation ciblée des PME locales à l’importance de la propriété intellectuelle et des règles d’origine.

« Ce n’est pas seulement un événement, mais bien un tournant », affirmait Mme Nkembi, coordinatrice de la Task-Force Mangue du Cameroun (TFMC), lors de la restitution de l’atelier sur les fruits frais. « Depuis que nous avons instauré un dialogue direct entre autorités et exportateurs, les taux de refus à l’exportation ont chuté. Ce modèle peut être étendu à d’autres filières et à d’autres pays. » 

Un plan d’action régional en gestation 

À l’issue des restitutions, les participants avaient entamé une séance de co-construction du futur plan d’action régional pour le renforcement de la conformité SPS en Afrique centrale. Cette initiative ambitionne de coordonner les efforts des différents États, en tenant compte des spécificités locales tout en alignant les cadres réglementaires sur les standards internationaux. 

Parmi les orientations retenues figuraient notamment : 

  • La création progressive d’un observatoire régional des non-conformités à l’exportation ;
  • Le développement d’un système commun de formation continue des techniciens agricoles et des inspecteurs sanitaires ;
  • Le soutien technique et financier aux laboratoires nationaux d’analyse et aux organismes de certification ;
  • Une campagne de communication ciblée destinée aux opérateurs économiques sur les opportunités offertes par l’APE Cameroun-UE.

« Nous ne partions pas de zéro, mais nous avançons désormais avec une feuille de route claire », soulignait M. Stéphane André, chef de la Section Commerce de l’Union européenne au Cameroun. « L’enjeu est de doubler les volumes d’exportation des produits agroalimentaires vers l’UE d’ici 2030, tout en garantissant la sécurité alimentaire et la pérennité des filières. » 

Une photo de famille pour sceller cet esprit collectif 

Alors que les travaux touchaient à leur fin, les participants s’étaient rassemblés dans le grand hall de l’hôtel pour une traditionnelle photo de famille, immortalisant cette étape historique dans la coopération régionale autour des normes SPS. Beaucoup souriaient, certains échangeaient encore quelques idées ou contacts, tandis que d’autres anticipaient déjà les prochaines étapes. 

Il y avait dans l’air comme un vent d’espoir. Celui d’un continent prêt à faire valoir pleinement son potentiel agricole, en alignant ses normes sur celles des marchés les plus exigeants. Derrière chaque mangue expédiée depuis Douala, derrière chaque palette de gomme arabique en transit vers Kribi, c’est une vision nouvelle de l’agriculture africaine qui se construit – plus inclusive, plus compétitive, et résolument orientée vers l’exportation. 

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